le tout: Hubert Steiner

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texte

29 Concludunt ratiunculas Stoici, cur non sit malum; quasi de verbo, non de re laboretur. Quid me decipis, Zeno? Nam cum id, quod mihi horribile videtur, tu omnino malum negas esse, capior et scire cupio quo modo id, quod ego miserrimum existimem, ne malum quidem sit. "Nihil est", inquit, "malum, nisi quod turpe atque vitiosum est". Ad ineptias redis. Illud enim, quod me angebat, non eximis. Scio dolorem non esse nequitiam. Desine id me docere: hoc doce, doleam necne doleam, nihil interesse. "Numquam quicquam", inquit, "ad beate quidem vivendum, quod est in una virtute positum ; sed est tamen rejiciendum". Cur? "Asperum est, contra naturam, difficile perpessu, triste, durum". 
30 Haec est copia verborum, quod omnes uno verbo malum appellamus, id tot modis posse dicere. Definis tu mihi, non tollis dolorem, cum dicis asperum, contra naturam, vix quod ferri tolerarique possit; nec mentiris; sed re succumbere non oportebat uerbis gloriantem. "Dum nihil bonum, nisi quod honestum, nihil malum, nisi quod turpe". Optare hoc quidem est, non docere. Illud et melius et verius: omnia quae natura aspernetur, in malis esse, quae adsciscat, in bonis. Hoc posito, et verborum concertatione sublata, tantum tamen excellet illud, quod recte amplexantur isti, quod honestum, quod rectum, quod decorum appellamus, quod idem interdum virtutis nomine amplectimur, ut omnia praeterea, quae bona corporis et fortunae putantur, perexigua et minuta videantur: ne malum quidem ullum, nec, si in unum locum collata omnia sint, cum turpitudinis malo comparanda. 31 Quare, si, ut initio concessisti, turpitudo pejus est quam dolor, nihil est plane dolor. Nam dum tibi turpe, nec dignum viro videbitur gemere, ejulare, lamentari, frangi, debilitari dolore, dum honestas, dum dignitas, dum decus aderit, tuque in ea intuens te continebis, cedet profecto virtuti dolor et animi inductione languescet. Aut enim nulla virtus est aut contemnendus omnis dolor. Prudentiamne vis esse, sine qua ne intellegi quidem ulla virtus potest? Quid ergo? ea patieturne te quicquam facere nihil proficientem, et frustra laborantem? An temperantia sinet te immoderate facere quicquam? An coli justitia poterit ab homine propter vim doloris enuntiante commissa, prodente conscios, multa officia relinquente? 32 Quid? Fortitudini comitibusque ejus, magnitudini animi, gravitati, patientiae, rerum humanarum despicientiae quo modo respondebis? Adflictusne, et jacens et lamentabili voce deplorans audieris: "O virum fortem!"? Te vero ita adfectum ne virum quidem quisquam dixerit. Amittenda igitur fortitudo est, aut sepeliendus dolor.

(texte revu)

traduction universitaire

D'après Le Clerc, fin XIXè, chez Garnier

Parmi les Stoïciens, on a recours à de petites subtilités, pour prouver que ce n'est pas un mal : comme s'il était question du mot, et non de la chose. Zénon, pourquoi me tromper? Vous m'assurez que ce qui me paraît horrible, n'est point un mal : et moi, curieux de savoir par quelle raison, je vous le demande. «Parce que rien, dites-vous, n'est un mal, que ce qui déshonore, que ce qui est un crime.» Réponse pitoyable, et qui ne fait pas que je ne souffre point. Je sais que la douleur n'est pas un crime: cessez de vouloir me l'apprendre : mais prouvez-moi qu'il m'est indifférent, ou de souffrir, ou de ne souffrir pas. «Très indifférent, ajoute Zénon, par rapport à la vraie félicité, qui consiste uniquement dans la vertu. Mais on fera bien cependant d'écarter la douleur. - Pourquoi? - Parce que c'est une chose triste, dure, fâcheuse, contre nature, difficile à supporter.».

Amas de paroles, pour ne signifier que ce qu'en un seul mot nous nommons un mal. Appeler la douleur une chose triste, contre nature, à peine supportable, c'est me la définir, et dire vrai : mais ce n'est pas m'en délivrer. Toutes ces grandes et orgueilleuses maximes, «Qu'il n'y a de vrai bien, que ce qui est honnête; de vrai mal, que ce qui est honteux,» échouent ici : et c'est supposer, non ce qui est réellement, mais ce qu'on voudrait qui fût. Je trouve bien plus raisonnable d'avouer, «Qu'il faut mettre au rang des maux tout ce qu'abhorre la nature; et au rang des biens tout ce qu'elle désire.» Partons de là, et mettant à part toute dispute de mots, reconnaissons qu'entre cette espèce de bien, qui est le digne objet des Stoïciens, et que nous appelons l'honnête, le juste, le convenable, ou, en un mot, la vertu : reconnaissons, dis-je, qu'entre cette espèce de bien, et les biens qui regardent le corps, ou qui dépendent de la fortune, il y a cette différence, que les derniers, au prix de l'autre, doivent paraître infiniment petits; et si petits, que tous les maux du corps, fussent-ils confondus ensemble, ne seraient pas équivalents à cette autre espèce de mal, qui résulte d'une action honteuse. Puisque l'ignominie est donc, et de votre aveu, quelque chose de pis que la douleur, il s'ensuit que la douleur n'est à compter pour rien. Car tant que vous regarderez comme honteux pour un homme, de gémir, de crier, de se lamenter, de se laisser accabler par la douleur; il ne faudra que vous respecter vous-même, que consulter l'honneur, la bienséance; et sûrement à l'aide de vos réflexions, la vertu sera victorieuse de la douleur. Ou la vertu n'est rien de réel, ou la douleur ne mérite que du mépris. Admettez-vous la prudence, sans quoi nulle idée de vertu ne subsiste? Hé quoi ! vous conseillera-t-elle des faiblesses, qui ne peuvent être bonnes à rien? Quoi! la modération vous permettra-t-elle des emportements?
Quoi ! la justice sera-t-elle bien observée par un homme, qui, plutôt que de souffrir, aimera mieux révéler un secret, trahir ses confidents, renoncer à ses devoirs? Quant à la force, et à ses compagnes la grandeur d'âme, la gravité, la patience, le mépris des choses humaines; que deviendront-elles?
Pendant que vous êtes consterné, et que tout retentit de vos cris plaintifs, dira-t-on de vous, «O l'homme courageux !» Pas même, que vous soyez un homme. Vous n'avez point de courage, si vous ne faites taire la douleur.

traduction par groupe de mots

29: STOICI CONCLUDUNT RATIUNCULAS Les stoïciens arrondissent/fondent logiquement des ratiocinations CUR (DOLOR, cf. contexte, avant) NON SIT MALUM pourquoi/selon lesquelles (la douleur) n'est pas un mal, QUASI LABORETUR DE VERBO, NON DE RE comme s'il y avait problème sur le mot, non sur la chose (elle-même). QUID ME DECIPIS, ZENO? Pourquoi me trompes-tu, Zénon? NAM CUM TU NEGAS En effet, lorsque toi, tu dis que ID QUOD MIHI VIDETUR HORRIBILE ce qui me semble horrible/effrayant ESSE OMNINO MALUM n'est absolument pas un mal, CAPIOR ET CUPIO SCIRE je me laisse prendre et je désire savoir QUO MODO ID QUOD EGO EXISTIMEM MISERRIMUM comment ce que moi-même je considère (comme) un malheur extrême NE SIT QUIDEM MALUM ne soit pas même un malheur.- NIHIL EST, INQUIT, MALUM Rien n'est un malheur NISI QUOD EST TURPE ATQUE VITIOSUM si ce n'est ce qui est honteux et vicieux.- REDIS AD INEPTIAS Tu retournes à tes enfantillages. ENIM NON EXIMIS ILLUD QUOD ME ANGEBAT De fait, tu ne détruis pas complètement ce qui m'angoissait; DESINE ME DOCERE ID. Cesse (donc pour le compte!) de m'enseigner cela. DOCE HOC, INTERESSE NIHIL DOLEAM NECNE DOLEAM Enseigne-moi cela, qu'il est en rien important/totalement indifférent que je souffre ou que je ne souffre pas/ou non. - NUMQUAM INTEREST QUICQUAM, INQUIT, Ceci n'est jamais important en quoi que ce soit, dit-il, QUIDEM AD VIVENDUM BEATE du moins pour vivre heureusement. QUOD EST POSITUM IN UNA VIRTUTE (ce) qui est placé/repose sur la seule vertu. SED TAMEN EST REJICIENDUM Mais cependant il faut le (la douleur) rejeter.- CUR? Pourquoi?- EST ASPERUM, CONTRA NATURAM Elle est pénible, contre nature, DIFFICILE PERPESSU, TRISTE, DURUM difficile à supporter, affligeante, dure (admirons l'asyndète).

30: - HAEC EST COPIA VERBORUM C'est l'abondance des mots, POSSE DICERE TOT MODIS ID que de pouvoir nommer de tant de manières ce QUOD OMNES APPELLAMUS UNO VERBO: MALUM que tous nous nommons d'un seul terme: la douleur. TU MIHI DEFINIS DOLOREM, NON TOLLIS Toi, tu me définis la douleur, tu ne me l'enlèves pas, CUM DICIS ASPERUM, CONTRA NATURAM lorsque tu appelles pénible, contre nature, QUOD POSSIT VIX FERRI QUE TOLERARI ce qui peut à peine être supporté et toléré; NEC MENTIRIS Tu ne mens pas/je ne dis pas que tu mens; SED NON OPORTEBAT, GLORIENTAM VERBIS Mais il n'aurait pas fallu en se glorifiant/gorgeant de mots SUCCUMBERE RE s'incliner devant la réalité.- DUM NIHIL BONUM NISI QUOD HONESTUM Tant que rien n'est bon si ce n'est ce qui est honorable, NIHIL MALUM NISI QUOD TURPE rien de mal si ce n'est ce qui est honteux- QUIDEM HOC EST OPTARE Certes, voilà qui est souhaiter, NON DOCERE (et) non enseigner/prouver. ILLUD EST MELIUS ET VERIUS Ceci/ce que tu viens de dire est (de) meilleur aloi ET VERIUS et plus vrai/proche de la vérité: OMNIA QUAE NATURA ASPERNATUR (subjonctif généralisateur) Tout ce que la nature repousse ESSE IN MALIS est au (nombre des) maux, (OMNIA) QUAE (NATURA) ADSPICAT, (ESSE) IN BONIS, tout ce qu'elle adopte est au (nombre des) biens.HOC POSITO Ceci ayant été posé (position de l'école aristotélicienne, merci, Annette Flobert, l'éditrice de ce texte chez Hatier, n'est-ce pas, cher(e) candidat(e))/Ceci acquis ET CONCERTATIONE VERBORUM SUBLATA et la discussion des/sur les termes ayant été enlevée, TAMEN EXCELLET TANTUM ILLUD cependant s'impose(ra) seulement ce QUOD ISTI AMPLEXANTUR RECTE à quoi ceux-ci (les stoïciens) se sont attachés à juste titre QUOD APPELLAMUS HONESTUM, (QUOD) RECTUM, (QUOD) DECORUM que nous nommons le beau, le juste, le convenable, QUOD IDEM AMPLECTIMUR NOMINE VIRTUTIS que, de même, nous embrassons du/sous le nom de vertu, UT OMNIA QUAE PUTANTUR BONA CORPORIS ET FORTUNAE de telle sorte que tout ce qui est considéré (comme) biens du corps et de la fortune VIDEANTUR PRAETEREA PEREXIGUA ET MINUTA semble par ailleurs très étriqué et minuscule IGITUR NE ULLUM MALUM QUIDEM donc, de telle sorte qu'aucun mal certes, NEC SI OMNIA SINT CONLATA IN UNUM LOCUM pas même si tous étaient placés en un seul lieu, COMPARANDA (par syllepse: présence du OMNIA dans la conditionnelle) CUM MALO TURPITUDINIS ne pourrait être comparé avec le mal de la/du à honte.

31: QUARE SI, UT CONCESSISTI INITIO C'est pourquoi si, comme tu l'as concédé au début, TURPITUDO EST PEJUS QUAM DOLOR la honte est un malheur pire que la douleur, DOLOR EST PLANE NIHIL la douleur n'est complètement rien. NAM DUM TIBI VIDEBITUR TURPE NEC DIGNUM VIRO En effet, tant qu'il te semblera honteux et non/indigne d'un homme de GEMERE, EJULARE, LAMENTARI, FRANGI, DEBILITARI DOLORE gémir, crier, se lamenter, être brisé, être affaibli par la douleur, DUM HONESTAS, DUM DIGNITAS, DUM DECUS ADERIT, tant que la beauté morale, la dignité, l'honneur seront présents QUE TU INTUENS IN EA et que toi, regardant/les yeux fixés sur eux, TE CONTINEBIS tu te contiendras/seras maître de toi, PROFECTO DOLOR CEDET VIRTUTE assurément, la douleur cèdera à la vertu ET LANGUESCET INDUCTIONE ANIMI et languira par la détermination de ton esprit. ENIM AUT VIRTUS EST NULLA En effet, ou la vertu n'est rien AUT OMNIS DOLOR CONTEMNENDUS ou toute la douleur doit être méprisée. NE VIS PRUDENTIAM ESSE Veux-tu que la prudence existe SINA QUA ULLA VIRTUS POTEST NE QUIDEM INTELLEGI sans laquelle aucune vertu ne peut pas même être conçue? QUID ERGO? Quoi donc? EA PATIETURNE TE FACERE QUICQUAM PROFICIENTEM NIHIL Est-ce que celle-ci supportera que tu fasses quoi que ce soit en n'arrivant à rien/sans résultat ET LABORANTEM FRUSTRA et en te donnant de la peine en vain AN TEMPERANTIA TE SINET TE FACERE QUICQUAM IMMODERATE Est-ce que la tempérance permettra que tu fasses quoi que ce soit sans mesure? AN JUSTITIA POTERIT COLI AB HOMINE Est-ce que la justice pourra être cultivée par un homme ENUNTIANTE COMMISSA PROPTER VIM DOLORIS dénonçant les secrets à cause de la violence de la douleur, PRODENTE CONSCIOS trahissant ceux qui savent avec lui/associés, RELIQUENTE MULTA OFFICIA délaissant de nombreux devoirs.

32: QUID? Quoi? QUO MODO RESPONDEBIS FORTITUDINI QUE COMITIBUS EJUS Comment répondras-tu au courage et aux compagnons de ce dernier, MAGNITUDINI ANIMI, GRAVITATI, PATIENTIAE, DESPICIENTIAE RERUM HUMANORUM, la grandeur d'âme, le respect de ses responsabilités, la capacité à supporter, le mépris des affaires humaines? AUDIERISNE: «O VIRUM FORTEM» Entendrais-tu: «O homme courageux» (AUDIERIS: subjonctif parfait, valeur hypothétique dont la virtualité est soulignée par le parfait) ADFLICTUS ET JACENS ET DEPLORANS LAMENTABILI VOCE en étant abattu, à terre et pleurant d'une voix lamentable? VERO TE ITA ADFECTUM Mais de toi ainsi affaissé QUISQUAM NE DIXERIT QUIDEM VIRUM (ESSE) personne ne dirait même que tu es un homme. IGITUR FORTITUDO EST AMITTENDA Donc le courage doit être rejeté AUT DOLOR SEPELIENDUS ou la douleur doit être enterrée.

commentaire

introduction générale

un texte très prenant qui prône la FORTITUDO...

1) un texte très rhétorique - terme qui renvoie étymologiquement à «parler», ce qui n'est pas surprenant dans la littérature latine: l'édition d'un texte était en fait sa lecture en public, par l'auteur lui-même, devant un parterre parfois stipendié ou présent par obligation sociale!

a) Certes, l'interlocuteur - qui reste pour nous inconnu, bien que Brutus soit le dédicataire des Tusculanes après l'avoir été des Paradoxes des Stoïciens, de l'Orator, du De finibus, du De natura deorum - n'est plus présent en 29-30 (malgré les deux fictifs APPELLAMUS (30) où le -MUS est en fait l'opinion commune que partage tout romain, puis AMPLECTIMUR); la 2ème personne du singulier interpelle ici Zénon contre lequel Cicéron fait un véritable réquisitoire en usant de tous les artifices de sa rhétorique. ce qui n'a rien de déplaisant. D'abord par les allitérations en K au début: ce texte est une conférence, il s'agit donc de capter l'attention de l'auditeur - même si ce dernier n'existe que par artifice littéraire; ensuite, les sonorités sont frappantes, avec les voyelles fermées U et I (CONCLUDUNT, STOICI), ainsi que l'ordre des mots: verbe au début (CONCLUDUNT), en fin (LABORETUR), avec la structure binaire en construction parallèle, mais en antithèse: DE VERBO, DE RE. Les phrases sont très rapides, très sèches, très courtes, comme pour acculer le plus vite possible Zénon à la reddition. Notons aussi la vivacité de l'interpellation de Zénon (ZENO), désarçonnante vu le contexte et qui souligne l'enthousiasme de celui qui parle: pris par sa critique, il s'adresse, par delà la mort, à celui qui doit l'essuyer. Les positions sont irréconciliables: MIHI, TU/OMNINO, antagonistes: MISERRIMUM au superlatif par rapport au dépréciatif: NEQUIDEM MALUM. Les termes eux-mêmes sont très forts: HORRIBILE, NEGAS MALUM. Notons l'harmonie en -O: CUPIO QUO MODO ID QUOD EGO et les homéotéleutes en parallèle: MISERRIM-UM EXISTEM-EM // MAL-UM QUID-EM, la question posée implicitement car en interrogative indirecte se termine sur une clausule en dichorée puis spondée: NE MALUM QUI/DEM SIT.

La réponse supposée, dans ce dialogue virtuel avec Zénon, est sèche et ramassée par les deux élisions de la structure binaire: TURP(E) ATQUE VITIOS(UM) EST, avec un spondée précédé d'un péon premier? La condamnation de Cicéron est sans appel et frise l'insulte: INEPTIAS, comme le très péjoratif RATIUNCULAS du début. Le REDIS est tout aussi brutal car ce terme dénonce la persévérance dans la niaiserie, donc l'absence d'intelligence. Aussi Cicéron, en tant que contradicteur de Zénon, n'est plus celui qui désire savoir: CUPIO SCIRE, il est celui qui sait: SCIO, et Zénon, en bon philosophe, donc pour Cicéron maître de sagesse, doit, à l'instar, implicitement, de ce dernier: DOCERE. Le sujet - ou l'objet! - de l'enseignement est clairement indiqué par l'extraposition emphatique de NIHIL INTERESSE, cette indifférence étant soulignée par la répétition de DOLEAM. A cette demande instante, notre philosophe est censé répondre sans ambiguïté, comme le précisent les gutturales sourdes abondantes: NUMQUAM QUICQUAM, INQUIT, QUIDEM. Mais le pléonasme: SED...TAMEN montre que la solution n'est pas encore trouvée. Aussi la question fuse-t-elle, en une seule syllabe: dans sa quête de la vérité, et d'une réponse claire et précise, Cicéron fait semblant d'aller droit au but, sans s'embarrasser de fioritures: CUR. Une série de termes en accumulation asyndétique (id est: sans connecteurs logiques de liaison) prétendent répondre. ce sont en fait des synonymes de sens négatif. Cicéron se moque alors facilement de la phraséologie Zénonienne, en une attaque directe: COPIA VERBORUM, de la cuistrerie pédante, voire sophistique: TOT MODIS, face à une simplicité socratique: UNO MODO, tout en qualifiant implicitement Zénon d'original: OMNES, alors que pour les romains, l'homme seul, le solitaire, a mauvaise presse. Toujours, chez Cicéron, ce désir - trop ouvertement avoué pour ne pas être en fait suspect - de se fondre dans le jugement commun, de ne pas se démarquer. Est-ce l'avatar philosophique de ses difficultés d'HOMO NOVUS? Nous retrouvons l'opposition entre les conceptions de Cicéron et celles de Zénon: TU // MIHI, avec l'accusation implicite d'intellectualisme, de ne pas coller à la réalité, comme le souligne le verbe DEFINIS en début de phrase et l'asyndète forte: NON TOLLIS. Les paroles (cf. VERBIS/RE reprenant le VERBO/RE de 29) ne peuvent rien face à la réalité crue. L'orgueil stoïcien (une des attaques classiques de leurs dénigreurs) est vertement dénoncé par le GLORIENTEM final. Et Cicéron de se fendre d'une clausule en spondée-dichorée: VERBIS (deux longues, donc pied/mesure: spondée) GLORI (longue-brève, donc trochée) ANTEM (longue-brève, donc: trochée; 2 trochées=1 dichorée).

la phraséologie stoïcienne fonctionne de façon évidente avec la réponse apocryphe de Zénon, avec ses deux parallélisme, ses ellipses de EST et sa seule voyelle ouverte: le A de MALUM.

La condamnation objective (HOC) tombe, avec le rappel de DOCERE. Cicéron a alors la part belle pour faire la leçon et donner la crédibilité attendue à sa position en structure binaire, avec des comparatifs qui montrent bien qu'il ne prétend pas, lui, atteindre la vérité absolue, mais du moins s'en approcher, dans la mesure de ses moyens, ce qui est rassurant pour son interlocuteur: par les MELIUS ET VERIUS, il montre que sa condamnation de Zénon n'est pas issue d'une intelligence sectaire mais d'une quête modeste de la vérité. Il reprend certes le parallélisme de la construction (QUAE... IN MALIS... QUAE... IN BONIS, et VARIATIO passif: ASPERNATUR / actif ADSCISCAT et le jeu des préfixes: A(B) et AD), mais ses pluriels correspondent déjà mieux à la complexité de la réalité (par opposition aux neutres abstraits de Zénon dans sa phrase précédente). La clausule est en spondée (-SISCAT) suivi d'un crétique (longue-brève-longue): IN BONIS. Cette position de l'Académie est solide, comme le marque l'ablatif absolu, le reste est bavardage: de nouveau, VERBORUM, avec l'opposition: POSITO ET SUBLATA. Les dentales sourdes donnent toute sa valeur à ce qui est exposé: SUBLATA TANTUM TAMEN EXCELLET ILLUD QUOD RECTE AMPLEXANTUR ISTI , (notons le RECTE qui montre l'ouverture d'esprit de Cicéron) avec toute la série des anaphores de QUOD, la structure ternaire: HONESTUM/RECTUM/DECORUM, par opposition au reste en structure binaire: CORPORIS/FORTUNAE et PEREXIGUA / MINUTA. C'est la VIRTUS qui est mise au pinacle, sans grandiloquence car Cicéron ne veut pas se battre sur les termes: AMPLECTIMUR NOMINE, et le MALO TURPITUDINIS qui est considéré comme extrême. la clausule: de nouveau, un spondée (-LO COM) suivi d'un crétique: PARANDA (l-b-l). Il faudrait d'ailleurs étudier plus en détail cette période pour mieux en dérouler les volutes, puisque ici Cicéron, tout en validant l'opinion des Académiciens, affirme aussi son accord avec les stoïciens quant à l'importance de la vertu.

b) Ce passage par la TURPITUDO permet alors à Cicéron d'arriver à ce qu'il voulait prouver: DOLOR EST PLANE NIHIL où le mot DOLOR, placé en fin de phrase est ainsi comme mis au rancart. Il en profite pour reprendre le contact avec son interlocuteur fictif: En 31, la 2ème personne du singulier s'adresse de nouveau à lui: CONCESSISTI, Cicéron renvoie à leur conversation antérieure du chapitre 14, où son partenaire s'était bien rapidement rendu à son argument. La construction logique se veut imparable: QUARE introduit la conclusion, car par le rappel de l'accord initial: UT INITIO avec son acquis précis: TURPITUDO PEJUS, le résultat est évident: NIHIL DOLOR. Le NAM évoque ce que l'interlocuteur ne peut que rejeter, en structure binaire: TURPE et son équivalent romain: NEC DIGNUM VIRO, suivi de deux mots à l'actif, puis 3 verbes au passif. l'anaphore de DUM par trois fois, qui reprend le DUM du début montre que ceci se vit dans la durée, comme le martèlent les dentales de ce passage, en privilégiant la personne: TIBI au début, et TU/TE. Contribue à ce succès l'encadrement de la principale par les verbes CEDET... LANGUESCET. Cicéron pose alors fermement son alternative, chacun des membres s'excluant mutuellement: AUT... AUT... L'interrogative négative interpelle violemment l'interlocuteur qui, assommé par l'accumulation des négations (SINE, NE QUIDEM suivi du semi-négatif ULLA), en peut qu'acquiescer. L'interrogative suivant le prend de nouveau à la gorge; QUID ERGO. 3 interrogatives successives monnaient la problématique, où les vertus essentielles - oserions-nous dire cardinales? - sont mentionnées: la PRUDENTIA - caractéristique du sage est reprise, avec une structure binaire en homéotéleute: PROFICIENTEM / LABORANTEM avec les deux négatifs NIHIL et FRUSTRA; suivent la TEMPERANTIA puis la JUSTITIA renforcées par l'anaphore de AN. Celui qui se montre lâche face à la douleur est sévèrement tancé et dénoncé par les 3 participes en écho par leur finale, avec la variation du parallélisme de la construction: participe + acc. pl neutre, participe + acc pl. masculin, puis chiasme avec acc pl. qui reprend le neutre de la première structure et le participe finale. Remarquons le péon 4ème (3 brèves puis une longue) suivi d'un spondée (ici trochée, mais la dernière syllabe est indifférenciée): -CIA RELIN/QUENTE. Le dernier paragraphe reprend la même tonalité indignée de ses interrogations (QUID, QUO MODO, NE) en l'accentuant: face à la douleur se dresse en premier et au centre la FORTITUDO, cette notion encadrant par la reprise FORTEM les remontrances; l'opposition entre les qualités les plus romaines: MAGNITUDO ANIMI, GRAVITAS, PATIENTIA, DESPICIENTIA RERUM HUMANARUM et un comportement méprisable en 3 volets (ADFLICTUS, JACENS, DEPLORANS) est nette, soulignée par l'asyndète d'ADFLICTUS, repris en paronomase par l'ADFECTUM dans la phrase suivante. Là, les liaisons logiques en syndèse s'accumulent: VERO, ITA qui renvoie à ce qui précède; Cette notion de courage est en fait pour Cicéron la VIRTUS elle-même, celle qui fait qu'un homme en est un: VIRUM rime en fait ici avec FORTEM, comme le souligne la reprise de ce terme, comme un rappel d'une qualité qui pourrait se perdre... Le choix est exclusif et dirimant, comme le précisent les deux adjectifs verbaux en parallèle qui ferment ce passage. La clausule en péon 4ème puis crétique confirme la pertinence du IGITUR: SEPELIEN (3 brèves puis une longue)/DUS DOLOR longue suivie d'une brève, la dernière - brève - est l'indifférenciée. (car un crétique est: longue-brève-longue)

2) toute cette rhétorique centre finalement le propos non sur la phraséologie ou la théorie mais sur la personne vivante, que ce soit le disciple, son maître ou la vertu propre à tout citoyen romain concret car digne du nom d'homme. En fait, pour reprendre le programme de philo, moins la pensée que l'action: il s'agit de pratique, et de pratiquer la philosophie.

Ceci s'affirme d'emblée par le péjoratif RATIUNCULAS et le réducteur CONCLUDUNT: ainsi Cicéron prétend-il dénoncer le formalisme des stoïciens, réputés pour leur logique imparable. Le QUASI corrobore cette dénonciation sans fard. Les stoïciens refusent la confrontation avec la réalité, en prise directe avec elle: RE, en se cachant ridiculement derrière un VERBO. Toutes nos querelles sont langagières, a dit Montaigne [En fait, relevé fait sur internet, pas de trace de ce propos. L’aurions-nous inventé ? Nous avons retrouvé comme ULTIMA VERBA, donc au chapître XIII, du livre III des Essais, «Notre contestation est verbale». Loin de me couvrir de ma cendre et de battre ma coulpe, je pense avoir retenu une adaptation moderne – souvent, hélas, du genre proposé dans les ouvrages scolaires. Mon seul problème déontologique ? Que ceci ait été repris sur le Net par d’aucuns qui, eux, n’ont point vérifié leur source…]. Cicéron n'adhère pas à ce jugement sceptique; pour lui, la réalité est accessible, comme pour Zénon d'ailleurs, même si leurs positions sont actuellement antinomiques: VIDETUR HORRIBILE, EXISTIMEM MISERRIMUM (avec le VIDETUR qui souligne que Cicéron est, lui, accessible à la critique et est prêt à remettre son jugement en cause, voire à le changer, si tant est que l'on puisse lui prouver le contraire), face à: OMNINO NEGAS, NE QUIDEM MALUM. Cicéron pousse la bonne volonté jusqu'à sembler se montrer sensible à la position de son adversaire: CAPIOR, mais c'est pour mieux lui réclamer des preuves intangibles: QUOD, le réel, et indubitables QUO MODO, le comment... Poussé dans ses retranchements, Zénon rétorque en établissant une équivalence entre le mal et le mauvais. Remarquons que Cicéron a la mauvaise fois de remplacer un seul terme: MALUM, par deux: TURPE et VITIOSUM, ce qui n'éclaircit pas le débat. Son jugement tombe brutalement, de façon tranchée: INEPTIAS, au nom justement du ressenti personnel, de la réalité: QUOD ME ANGEBAT. Le problème est reposé, comme si Zénon était un élève à l'intelligence obtuse incapable de traiter correctement et dans le cadre fixé, la question posée: en l'occurrence, Cicéron passe ici de demandeur à examinateur impitoyable... (coucou, le bac!) Le bonheur ou le malheur de chaque individu, voire de chaque personne, comme l'assène la reprise de DOLEAM, est-il en relation ou non avec la douleur? La réponse fictive de Zénon reste dilatoire, malgré l'apparemment décisif NUMQUAM QUICQUAM... QUIDEM et le UNA VIRTUTE, puisque le pléonasme; SED TAMEN la contredit. Et à la brève demande d'explication, Zénon ne peut que ressasser des synonymes, comme atteint de bégaiement intellectuel (fin de 29). Cicéron ne lui fait pas grâce: COPIA VERBORUM, TOT MODIS de la phraséologie en tournant ainsi autour du pot, sans entrer dans le vif du sujet: MALUM. Cicéron a la part belle d'opposer ainsi aux grecs artificieux et bavards, GLORIANTEM VERBIS, en reprenant ainsi les plus vieux clichés du conservatisme romain, la concision romaine: UNO VERBO. Le problème de vie reste entier: DEFINIS, NON TOLLIS, alors que la philosophie doit être efficace et s'inscrire dans la réalité, sans se perdre en bavardage: DICIS. L'échec de Zénon face à la douleur est donc patent? SUCCUMBERE RE? Mais les stoïciens sont réputés pour leur stoïcisme, d'où l'adjectif stoïque: le sentiment du devoir accompli suffit à leur bonheur. C'est ce que rappelle alors, en le martelant de deux doubles négations: NIHI... NISI non. Mais c'est aussi une pétition de principe, étrangère à la raison: OPTARE, presque un article de foi - n'a-t-on pas souvent reproché aux stoïciens leur dogmatisme - , donc sans prise sur le réel et sans rapport avec une démarche philosophique cohérente, DOCERE, qui évoque aussi la bonne foi de Cicéron... Il en revient à la simple constatation: le critère de l'évidence, celui fourni par la réalité: la NATURA, malgré la prudence hypocrite des MELIUS et VERIUS, en faisant la leçon ainsi à Zénon, puisque il reprend ses termes supposé s de BONUM et MALUM. Mais là où le Grec est abstrait par le neutre singulier, le Romain renvoie à la pluralité, la complexité du réel: MALIS / BONIS amenés par le OMNIA QUAE. Ceci renvoie donc à l'expérience commune: le débat nous concerne donc. Une fois son adversaire abattu et rejeté pour abus de phraséologie - CONCERTATIONE VERBORUM, Cicéron accepte généreusement et par objectivité: RECTE, de partager son point de vue: MALO TURPITUDINIS, mais en ayant changé le point de départ: C'est l'expérience qui le fonde: NATURA déjà évoqué, l'appel au vécu qui reste prudent: APELLAMUS, AMPLECTIMUR NOMINE, car Cicéron ne veut pas qu'on l'attaque pour dogmatisme, aussi reste-t-il allusif - ce qui est très habile de sa part car cela ne peut que renvoyer à l'expérience - encore une fois - de tout un chacun. Il place ainsi la VIRTUS au centre du débat et du vécu, avec toujours son respect de ce que peut penser autrui, vu le futur de l'indicatif: ILLUD EXCELLET. Il déprécie donc tout le reste (BONA CORPORIS ET FORTUNAE) par le PUTANTUR, mais en faisant appel à notre impression première personnelle: VIDEANTUR PEREXIGUA ET MINUTA. Car le mal suprême, celui avec un grand M est évident: TURPITUDO, souligné par le semi-négatif et l'opposition UNUM/OMNIA. Notons que cette période, qui montre de façon finalement contournée le but à atteindre, n'est pas, par sa complexité, dans le cadre de l'OPTARE, concis. Cicéron a beau jeu de rappeler la concession de son interlocuteur au § 14; la boucle est alors bouclée: Cicéron vient de lui prouver, à lui ainsi qu'à nous, que DOLOR NIHIL, avec un PLANE qui confirme que son résultat est, en toute logique, indubitable. Car se lamenter n'est pas digne d'un homme: NEC DIGNUM VIRO, et la série des verbes qui suivent renvoie aux exemples évoqués antérieurement: Philoctète en 19, Hercule en 20-22, Prométhée en 23-28, alors que, d'un point de vue stoïcien, il avait accompli, en donnant le feu aux hommes, son devoir sinon d'état en tant qu'être divin, du moins, son devoir moral de partage, même avec des inférieurs. Le sens de l'honneur, caractéristique de la VIRTUS (VIRTUTI, ligne 40 chez Hatier, puis VIRTUS deux fois) est vital, et les valeurs romaines les plus sacrées, les plus révérées, viennent à la rescousse: HONESTAS, DIGNITAS, DECUS (cf. HONESTUM et DECORUM au § précédent). Cicéron évoque alors les 4 vertus des stoïciens, avec la PRUDENTIA ainsi englobée, car sans ce sens de l'honneur, cette VIRTUS - qui se confond, nous le verrons plus loin, avec le courage, FORTITUDO - elle n'existe plus: exit alors la PRUDENTIA - malgré son importance - idéologique? : INTELLEGI, puisqu'elle tient compte du résultat attendu, au rebours de l'homme vertueux qui n'a pas besoin de cet objectif. La PATIENTIA est impliquée par le verbe PATIETUR, puis vient la TEMPERENTIA (notons le IMMODERATE qui attaque en fait l'AUREA MEDIOCRITAS des épicuriens, leur ataraxie. C'est que leur juste milieu n'a pas non plus lieu d'être ici puisqu'il faut trancher: l'alternative est exclusive, cf. ligne 40 ou la fin de 32...: soit pratiquer la VIRTUS, soit plier sous la douleur). La JUSTITIA, autre vertu stoïcienne, ne sera pas pratiquée par un HOMINE (remarquons qu'il n'a pas alors droit au terme VIR) qui s'appuierait donc en fait sur le jugement de Zénon à l'égard de la douleur: certes, elle est indifférente au vrai bonheur du stoïcien qui consiste en la vraie vertu, elle n'en fait pas moins partie des maux vulgaires, non-préférables par rapport aux biens préférables. Nous avons vu que ceci n'était que ratiocination pour Cicéron: il faut à un homme, un fait un romain digne de ce nom, un autre point d'appui. Ainsi évitera-t-il ce que doit refuser tout citoyen: la dénonciation ( ENUNTIANTE, PRODENTE) sous la torture (VIM DOLORIS). Remarquons que, vu la loi romaine qui protège l'intégrité corporelle des citoyens, ce conseil devrait plutôt s'adresser à un esclave, plus susceptible de ce type de traitement, comme le prouve l'exemple d'Epictète...

Ce pivot du courage (FORTITUDO) est essentiel - et la suite du texte nous montrera comment l'acquérir ou l'entraîner - car les autres qualités s'ensuivent, en accumulation: MAGNITUDO ANIMI, GRAVITAS, PATIENTIA (encore cette vertu stoïcienne): il répond à l'honneur, en fait en lien direct avec la MEMORIA que chaque romain laisse derrière lui, comme l'attestent les épitaphes sur les tombeaux bordant les VIAE, à l'entrée des villes... N'est-ce pas la LAUS attendue, la FAMA espérée que l'exclamative: O VIRUM FORTEM? Cicéron accentue le contraste (ADFLICTUS, JACENS, LAMENTABILI, DEPLORANS), le force à l'extrême: NE VIRUM QUIDEM, comme un entraîneur qui veut regonfler son poulain: en fait, pour son interlocuteur, l'alternative finale n'est pas un choix. Aucun romain ne peut sacrifier le courage qui a permis à Rome d'être, par delà les épreuves, même celles de la guerre civile. Ne faut-il pas y voir aussi la poursuite de Cicéron d'un travail sur lui-même à propos et du deuil de sa fille et de ses propres ambitions politiques?

Ainsi, par le truchement d'un texte très travaillé, très prenant, très rhétorique, Cicéron, après avoir déprécié pour phraséologie la philosophie stoïcienne, affirme haut et fort sa valeur centrale: la VIRTUS, mais il l'incarne concrètement dans la FORTITUDO et en acceptant de regarder la réalité en face, sans dogmatisme. Ce n'est pas une pétition de principe.