Histoire
du Chevalier des Grieux et de Manon Lescaut
L'ensemble
des gravures que nous avons à étudier sont celles qui agrémentent l'édition
de référence, celle de 1753. Nous ne rappellerons pas ici le rôle
psychagogique ou réinterprétatif joué par la vignette. Nous ne tiendrons pas
non plus compte de l'identité exacte des deux graveurs puisqu'il
appert que ce sont de simples illustrateurs... Il n'en reste
pas moins que le choix opéré par l'auteur des scènes à illustrer est révélateur.
Certes
le coup de foudre, lyrique et en illustration simplement réaliste, comme
anecdotique et la scène du parloir, plus pathétique, plus en accord avec un
moment essentiel du texte, sont attendus. Est-ce pour alterner scènes positives
et négatives que nous avons ensuite l'épisode de comédie du chevalier déguisé
en frère mal dégrossi de Manon, en présence de G... M...? Ceci serait
corroboré par la scène pathétique de la rencontre entre des Grieux et Manon
à la Salpêtrière, sous l'égide... Derechef, une scène de comédie, celle du
prince italien, ajoutée en 1753, puis une scène de tragi-comédie: notre
chevalier en bras de chemise avec son bonnet de nuit pris en flagrant délit par
un pseudo-cocu. Beaucoup plus pathétique la scène des charrettes, puis
tragique, celle de la mort. Provoquant un encadrement entre la gr. 1 et 8.
Seules 3 gravures évoquent les plaisirs éprouvés par Manon: 3 - 5
- 6, la dernière montrant comment ce désir a provoqué sa perte...