Les contrastes dans Cyrano et chez Cyrano

A.     Cyrano de Bergerac

    1. mélange des genres et écoles littéraires :

·         une comédie héroïque :

·         une tragédie classique au vu de la dramaturgie

·         des marques de préciosité : créations verbales, subtilités de la formulation

·         un soupçon de baroque : fantaisie débridée

·         une influence du drame romantique : le vers démembré, cf. La Préface de Cromwell : le mélange des genres, compte non tenu de l’action sur scène concrète et visuelle : duel, attaque, morts, le trivial concret, l’atmosphère. Action individuelle et action collective équilibrées.

·         Un zeste de Naturalisme : précision de la mise en scène

·         Des traces de Boulevard : trio, mots d’auteur,

    1. l’atmosphère des actes est en symétrie : société#drame individuel (I avec la scène qui se peuple, V avec la scène qui se dépeuple : les sœurs rentrent pour leurs prières) ; I, IV : alliance des contraires : rôtisserie abondante, camp des morts de faim : au centre, un court moment de bonheur partagé. Les actes eux-mêmes se succèdent en opposition, avec I : l’héroïsme (mise en cause de la foule, le duel, le guet-apens), II : grotesque (les poètes) et pathétique (le quiproquo, avec les souvenirs d’enfance en sus), III : ironie et humour, IV : tragique (mort de C. de N.) : V : mélodramatique (mort de Cy.)
    2. les différents lieux : théâtre, rôtisserie, balcon, champ de bataille, couvent
    3. le théâtre dans le théâtre : I, Cyrano remplace au pied levé Monfleury, II : les rimeurs ne mangent pas, les mangeurs ne riment pas ; III : le jeu du double corporel, animal. IV : les assiégeants assiégés : V : le rôle d’être le vieil ami qui vient pour être drôle, et qui ne l’est plus ici !
    4. le mélange des actions thématiques : boire/manger (Lignière, Ragueneau et son rôle, les poètes, les soldats, le grand bol de bouillon de sœur Marthe pour Cyrano en V) : écrire/dire (Cyrano, avec son rapport ambigu au verbe, Christian qui ne sait que dire et qui ne sait que dire : je t’aime, Roxane qui dit et écris d’abord en précieuse, puis en femme (IV), Ragueneau), se battre (Cy, C., Roxane, voire Ragueneau, de Guiche pour finir, devenu un vrai gascon et de veule jouisseur en I, un homme politique désabusé et conscient sans cynisme, en V).
    5. les sentiments ressentis par le spectateur : admiration, pitié, joie intime, tristesse, mélancolie, etc.

 

B.      Cyrano de Bergerac :

1.    son amour : profondément ressenti, non extériorisé ni avoué. Complexe du nez

2.    ses écrits : il signale l’opposition entre ses lettres raffinées à Roxane et ce qu’il ressent profondément. Mais leur succès prouve que, malgré les artifices dénoncés, un peu de lui-même y a transparu.

3.    pas de contraste dans les actions physiques, sauf l’escalade du balcon, remise à Christian.