Charles-Pierre Baudelaire naît en 1821 d’un père né lui-même en 1759, prêtre défroqué et d’une mère, Caroline Archambaut-Dufaÿs née en 1793. Son père mourant en 1827, Mme Baudelaire épouse en secondes noces le chef de bataillon Jacques Aupick, né en 1789. Son parâtre étant nommé à l’Etat-major de Paris, Baudelaire est élève au Lycée Louis-le-Grand, obtient, en 1838, au concours général un second prix de vers latin. Bachelier

Le général Aupick, après décision du conseil de famille (Charles est encore mineur) le fait embarquer à Bordeaux pour Calcutta, en juin 1841. Séjour à l’île Maurice chez les Autard de Bragard. A une dame créole. (61, in Spleen et Idéal)

1842, retour en France. Liaison agitée avec Jeanne Duval, une métisse actrice de seconde zone. Le terme mulâtresse est plus précis (union entre races blanche et noire). Cette personne aux partenaires multiples lui transmet la syphilis, maladie incurable à l’époque malgré les sels de mercure : au dernier stade , elle atteint le cerveau ; ceci permet de comprendre la paralysie de Baudelaire à la fin de sa vie, ainsi que son aphasie puisque sa conversation se résumait à un seul mot : crénom ! réduction de : sacré nom de Dieu). Majeur, le jeune homme entre en possession de l’héritage paternel : 75. 000 francs, une fort belle somme, qu’il s’empresse d’ailleurs de dilapider joyeusement puisqu’il dépense en deux ans la moitié de son hoirie. Amitié avec Félix Tournachon, alias Nadar.

1843 : participe à un recueil collectif, de façon anonyme, Vers, ainsi qu’au Club des Haschischins, cd. Les Paradis artificiels.

1844, face aux débordements constatés, Mme Aupick et le conseil de famille décident de doter Baudelaire d’un conseil judiciaire que sera Me (=maître) Ancelle.

1845, Salon de 1845, sous le nom de Baudelaire-Dufaÿs. Ce travail de critique d’art est aussi alimentaire. Une tentative – simulée ? – de suicide avec un coup de couteau.

1846. Salon de 1846, avec annonce sur la couverture de : les Lesbiennes, poésies par Baudelaire-Dufaÿs.

1847, l’actrice Marie Daubrun (pseudonyme de Marie Bruneau, née en 1827) joue dans la Belle aux Cheveux d’Or. Ce n'est pas le début de sa liaison avec C. B.

1848, B. monte sur les barricades et parle d’aller fusiller son beau-père ! Révélation magnétique, traduction par C. B. de ce conte d’Edgar (Allan) Poe (travail aussi alimentaire).

1851 : parution dans la revue : le Messager de l’Assemblée de 11 poèmes présentés comme faisant partie d’un recueil intitulé les Limbes. C’est un titre tiré de la Divine Comédie de Dante. Limbes : lieu des Philosophes et des Sages ascétiques, dans l’attente du Jugement Dernier où ils participeront à l’Amour de Dieu, comme les enfants morts-nés sans baptême, mais n’ayant pas pu pécher. Est-ce une manière chrétienne de voir le Poète ?

1852 : première approche anonyme auprès de Mme Sabatier (Aglaé-Joséphine Savatier, née en 1822, devenue Apollonie Sabatier, entretenue par Mosselman, une célébrité mondaine de l’époque!). C.B. oscille entre elle et Jeanne Duval ! Ce drame, devenu métaphysique, est la source du thème baudelairien de la «double postulation».

1855 :  dans la Revue des Deux Mondes, publication de 18 poèmes sous le titre : les Fleurs du mal.

Brève liaison avec Marie Daubrun , qui lui préfèrera Banville qui l’a courtisée dès 1852.

1856 : contrat avec les éditeurs Poulet-Malassis et de De Broise pour la vente du recueil complet.

Séparation totale avec Jeanne Duval.

1857 : Mort du général Aupick. 25 juin : publication (=édition princeps) des F. du m., accueillie par un article venimeux dans le Figaro : «l’odieux côtoie l’ignoble». Ernest Pinard, qui a requis sans succès contre Flaubert pour Madame Bovary en janvier obtient, le 20 août, la condamnation de C. B. et de ses éditeurs à 300 F. d’amende et à la suppression de 6 poèmes. Le 31, C.B. rompt avec Mme Sabatier qui s’était donnée à lui la veille…

1859 : Jeanne Duval, victime d’une attaque cérébrale et atteinte de paralysie, est aidée par C. B.

1860 : reprise jusqu’en 1861 de la vie commune avec Jeanne Duval. parution des Paradis artificiels. C.B. fait partie des familiers de Mme Sabatier qu’il cessera de voir vers 1862.

1861 : seconde édition (celle de référence), augmentée, des F. du m. aucun succès. Baudelaire est candidat à l’Académie au fauteuil de Lacordaire, cf. le christianisme de C. B. puis se retire

1862 : première attaque cérébrale : «j’ai senti passer sur moi le vent de l’aile de l’imbécillité» (Fusées, un journal intime, comme Mon cœur mis à nu).

1864 : C.B. espère plus succès chez les Belges . Sa déception l’amènera à écrire Amoenitates belgicae où le scatologique trône sur les immondices.

1865 : Verlaine se fend d’un article dithyrambique sur B. qui… a peur !

1866 : Malaise de B., suite logique de ses ennuis de santé. De Namur, sa mère le ramène à Paris, toujours lucide.

1867 : il meurt dans les bras de cette dernière l’année suivante et sera enterré dans la caveau familial, aux côtés du général Aupick..

1868 : édition posthume des F. du m. par l’éditeur Michel Lévy. Sans intervention donc de l’auteur. L’édition de référence étant la dernière corrigée du vivant d’un auteur (ici, 1861), ce n’est ni celle-ci, ni l’édition princeps (la première en 1857) qui font foi.

1869 Chez le même éditeur, publication de l’Art romantique et des Petits poèmes en prose.

1871 :  mort de Mme Aupick

1885 : Œuvres posthumes et Correspondances inédites, recelant : Fusées et Mon cœur mis à nu.

1890 : mort de Mme Sabatier

1918 : édition par Jacques Crépet des Lettres à sa mère.