Les Romains paraissent avoir connu l'usage de la monnaie assez tard, sans doute au IV siècle av. J.-C. Jusque-là, les échanges commerciaux étaient régis par le troc. Les plus anciennes monnaies de l'Italie centrale sont d'énormes lingots quadrilatères, sorte de briques de cuivre, sur lesquelles sont représentés un bœuf, un porc et d'autres animaux. Ces lingots sont taillés sur le modèle de la livre romaine de 327 g. Il en est qui pèsent jusqu'à 4 ou 5 livres, d'où leurs noms de quadrussis et de quincussis; les pièces d'une livre portant le nom d'as.

Puis ils sont remplacés par des plaques de bronze sur lesquelles sont gravées des figures (animaux, armes...): c'est l'aes signatum.

Denier de la république Romaine

La première monnaie véritable, circulaire, fut l'"as libral", en bronze et pesant théoriquement une livre (libra) romaine, en fait beaucoup moins (273 g). Cet as est divisé en fractions duodécimales (semis, triens, quadrans, sextans, uncia). La frappe de la monnaie d'argent fut introduite à Rome seulement en l'an 269 av. J.-C.:

Après une refonte générale des monnaies, on a, au II ième siècle av. J.-C. :

Sous César, le sesterce est en bronze et la monnaie d'or fait son apparition :

Sous l'Empire, l'as, qui n'avait plus été frappé dans le courant du I er siècle av. J.-C., réapparaît; d'autre part, le sesterce est désormais en laiton.
On a donc les monnaies suivantes :

Des origines de la monnaie romaine jusqu'à l'Empire, le poids de métal n'a cessé de baisser. L'as de bronze a successivement pesé 273g puis 109g puis 27g puis 9g, et enfin 2,3g sous le Bas-Empire ; le denier a contenu de moins en moins d'argent; le poids d'or de l'aureus est passé de 8,10g à 7,30 g sous le Haut-Empire et 6,5 g sous le Bas-Empire.

Les monnaies étaient frappées dans le temple de Juno Moneta (Junon " Conseillère "), dont l'épithète Moneta finira par désigner la " monnaie ".

Monnaie d'or de Sylla

Une commission de trois membres (les tresviri monetales, du corps vigintisévirat) était chargée du contrôle de la frappe. Sous l'Empire, il ne lui resta que la fabrication des monnaies en métaux non précieux, les empereurs se réservant le contrôle des pièces d'or et d'argent. - Sous la République, les pièces furent d'abord frappées à l'effigie de divinités, puis on prit l'habitude de varier les effigies. A partir d'Auguste, les pièces sont à l'effigie de l'empereur; sur le revers apparaissent les thèmes les plus variés. Sous l'Empire, il faut posséder 400 000 sesterces pour pouvoir faire partie de l'ordre équestre, un million pour appartenir à l'ordre sénatorial. Les plus hauts fonctionnaires de l'ordre équestre (préfets du prétoire, de l'annone, chefs des services de la chancellerie) perçoivent un traitement annuel de 300 000 sesterces. Les fortunes les plus considérables se comptent par dizaines de millions de sesterces. On estime que mille de sesterces sous Trajan représente environ 45 Euros.

Pendant toute la durée de l'Empire romain, les monnaies ordinaires sont : l'aureus et le quinaire d'or ou demi-aureus; le denier d'argent et le quinaire d'argent ; enfin, en bronze, les pièces que, d'après leur module, les numismates classent en grands bronzes, moyens bronzes et petits bronzes. Exceptionnellement, il y a des multiples ou grosses pièces d'or, d'argent et de bronze, qu'on appelle "médaillons".
Constantin le Grand réforma complètement le système monétaire de l'Empire et créa en or :

En argent, il créa

Ces espèces persistèrent sous l'Empire byzantin. Les Barbares continuèrent à frapper les espèces d'or et d'argent créées par Constantin. C'est ainsi que, chez les Francs Mérovingiens, on a le sou d'or, le tiers de sou d'or et la demi-silique ou denier d'argent.