Beaux-arts. L'art romain dérive de l'art étrusque et de l'art grec, surtout hellénistique. Son architecture a subi aussi l'influence de l'art des grandes monarchies asiatiques. Le tempérament romain se dégage cependant parmi ces imitations, et imprime aux œuvres proprement romaines un caractère pratique, réaliste et puissant.

Architecture. Trois caractéristiques distinguent particulièrement l'architecture romaine : emploi hardi et fréquent de la voûte, héritée des Etrusques et dont la Grèce n'avait fait qu'un très rare usage ; vastes dimensions des édifices, dues en partie à son génie, en partie aux influences venues d'Orient ; procédé de construction rapide et économique : le blocage, composé de petits matériaux agglomérés par un ciment de qualité supérieure. Rome a d'ailleurs fait usage également de la pierre de taille, merveilleusement ajustée et sans ciment. Elle employa les trois ordres grecs : dorique et ionique, mais alourdis, corinthien enrichi, en y ajoutant un ordre composé de l'ionien et du corinthien, avec une surcharge d'ornements parfois excessive. L'originalité de l'architecture romaine consiste surtout dans la puissance, qui se montre dans les édifices à l'usage du peuple : basiliques, thermes, cirques, amphithéâtres, ou d'utilité : aqueducs, égouts. Elle a multiplié partout les arcs de triomphe et les portes monumentales, et poussé très loin l'architecture militaire. D'innombrables ruines subsistent de cette architecture, tant en Nubie et dans l'ancienne Gaule qu'en Afrique et en Asie Mineure.

Sculpture. Elle fut introduite à Rome par les Etrusques qui y exécutèrent des ornements en terre cuite et des figures divines de grande allure, de même matière. Au M siècle apparaissent les statues en métal. La conquête de la Grèce emplit Rome d'œuvres grecques, et des artistes grecs s'y établissent qui reflètent les goûts de leur pays d'origine, asiatiques ou attiques. Le r" siècle voit avec l'école de Pasitélès un curieux retour à l'archaïsme. Les artistes grecs forment des disciples romains ; mais, la plupart des œuvres n'étant pas signées, il est impossible de faire la part des uns et des autres. Seulement, les artistes grecs doivent se plier aux tendances romaines, Les tendances s'affirment surtout sous l'Empire : grande sculpture allégorique d'inspiration géographique ou historique, ou encore représentant des abstractions, telles que la Concorde, la Félicité, etc. ; bas-relief historique qui déroule des scènes souvent d'un faible mérite artistique, mais d'une grande exactitude documentaire, soit sur des arcs de triomphe soit autour des colonnes commémoratives, telles que la Trajane et l'Antonine. La sculpture monumentale suit l'architecture. Elle semble avoir atteint son apogée avec l'autel de la Paix, élevé par Auguste, d'un goût classique et d'une exécution impeccable. Le portrait a été favorisé à Rome par l'habitude de conserver les images en cire des ancêtres, par celle des statues honorifiques, par la multiplication des bustes et statues d'empereurs, d'impératrices, et de membres des familles impériales, tantôt idéalisés, tantôt et le plus souvent d'un caractère réaliste.

Peinture. Les Romains ont été les élèves et les imitateurs des Grecs. Dès le I ier siècle, les Grecs Gorgasos et Damophilos décorent le temple de Cérès. Des Grecs encore, Lycon, Métrodore, exercent leur art à Rome. Le poète Pacuvius qui, au II ieme siècle, décore le temple d'Hercule, est originaire de la Grande-Grèce. Mais dès le troisième siècle la peinture est cultivée par des Romains de haute condition, dont le plus ancien est Fabius Pictor. D'abord consacrée aux légendes grecques, au cycle troyen, la peinture aborde de bonne heure l'histoire : les généraux suspendaient dans les temples des tableaux représentant leurs victoires, et qui avaient figuré dans leur triomphe. Seules, des peintures décoratives nous sont parvenues. Sous Auguste, le peintre Ludius introduisit à Rome l'usage de peindre les parois des maisons, comme à Pompéi. Les fresques de la maison de Livie au Palatin, de sa villa des Pierres-Rouges, celles de la Farnésine, en sont dc remarquables spécimens. Le goût dominant est celui d'Alexandrie : scènes de genre, amours, pygmées, scènes champêtres, maritimes, ou empruntées à la vie journalière.

Mosaïque. Elle tient une grande place dans la décoration des édifices même privés, soit comme parement, soit comme revêtement. Le plus souvent géométrique ou purement décorative, elle présente aussi des sujets figurés analogues à ceux de la peinture murale.

Arts industriels. Les Romains ont cultivé avec le plus grand succès la gravure en médailles (monnaie et médaillons), la gravure sur pierres fines, la bijouterie, l'orfèvrerie et la verrerie, ainsi que la poterie ornée de reliefs. Musique. En musique, Rome s'est contentée d'emprunter aux Grecs leur architecture sans en comprendre toujours la subtilité, et ses imitations sont surtout des pastiches, à contresens parfois. Elle a, du moins, perpétué le diatonique des pythagoriciens et servi de trait d'union entre la Grèce et le moyen âge. En substituant, d'autre part, aux mélodies simples exécutées par un seul instrument, auxquelles la Grèce se plaisait, les concerts d'instruments divers et de voix multiples, en renforçant la flûte et la cithare par des armatures de métal, les musiciens, à l'époque impériale notamment, se sont surtout préoccupés d'atteindre la puissance.