Ce site vous présente le Fondateur, les
Supérieurs et les Directeurs de l'Institution JOIN-LAMBERT
à travers l'histoire de l'établissement qu'ils
dirigèrent successivement. Tous diffèrent, se
distinguant par leur origine familiale, la diversité de leurs
études, la richesse de leur personnalité.
Le Fondateur : un caractère volontaire, inquiet, malade ; son
successeur, un homme de devoir arrivé a JOIN-LAMBERT pour "
dépanner " ; le neveu du fondateur, un homme de cur et
de principes ; le futur évêque de Saint-Flour, un
supérieur énergique, entreprenant, jamais en peine
d'idées nouvelles ; celui qui lui succéda, un
prêtre, un homme de devoir, austère, sans fantaisie, un
supérieur de " transition ", introduisant bien son successeur
; l'ancien combattant de la guerre 14-18, entraîneur d'hommes,
constructeur infatigable, éducateur dans l'âme. Puis au
lendemain de la guerre 39-45, un professeur qui voulut trop copier
son prédécesseur, quand il possédait tant de
qualités pour diriger à son tour ; puis l'homme
spirituel, apparemment effacé, mais réaliste, capable
de sauver l'institution dans le domaine matériel où
l'on aurait dit volontiers qu'il n'y était pas
préparé.
Le Fondateur avait défini " l'esprit de son entreprise " en
1843, son collège était une réponse à
l'anticléricalisme voltairien florissant sous le règne
du Roi Bourgeois, à ce vague à l'âme romantique
de tant de jeunes de l'époque, qui vivaient si mal dans une
société hiérarchisée, sûre de ses
revenus, confortée par sa culture propriétaire de sa
religion, stérilisé parfois par son
matérialisme, qui pour des gens à la recherche
d'idéal n'ouvrait pas les perspectives d'une véritable
espérance. Monsieur JOIN-LAMBERT répondait par une
Institution chrétienne, qui, par la médiation d'une
instruction soignée, devait former en profondeur des hommes
capables d'initiatives, de responsabilités, tant dans le monde
des affaires et de la politiques que dans l'édification d'une
Eglise vivante pour la France.
Monsieur JOIN-LAMBERT, c'est vrai, s'adressait à une classe
sociale restreinte, puisque son Institution préparait au
baccalauréat, apanage d'une toute petite minorité de la
population française de l'époque. Son
établissement était remarquablement adapté
à son temps, aux jeunes qu'il devait rassembler afin de les
former pour une existence active dans une société
définie. Les années passèrent : il est
remarquable de constater qu'à travers les vicissitudes de
l'histoire de notre pays, les tracasseries incessantes qui, depuis
1843 jusqu'à nos jours, accompagnèrent la vie
quotidienne de l'enseignement catholique, dit " libre ", "l'esprit"
voulut par Monsieur JOIN-LAMBERT s'est transmis dans la
fidélité de génération en
génération.
Fidélité n'est pas rigidité, fixisme : la
fidélité, c'est l'adaptation permanente à une
réalité toujours nouvelle, puisqu'elle est l'expression
de la vie. La fidélité ne trahit pas l'esprit qu'elle
accompagne, mais, au contraire, l'actualise afin que l'uvre
entreprise demeure animatrice de vie pour rester présente en
histoire.
C'est ainsi, qu'à travers nos supérieurs et nos
directeurs ; JOIN-LAMBERT vit les balbutiements de la loi Falloux
consacrant la liberté d'ouvrir une maison d'éducation,
avec Messieurs JOIN-LAMBERT et LEPLAY ; la fin du Second Empire est
présente par le rôle joué par Monseigneur
FLAVIGNY lors de l'occupation de Bois-Guillaume par les
Prussiens.
Avec Monseigneur Paul Lecoeur, il connaît les poussées
anticléricales du combisme et du radicalisme de la 3e
République. Le chanoine Plé vivra intensément
l'élan patriotique qu'il a rapporté de la
première guerre mondiale, où il fut toujours
présent comme prêtre et comme soldat ; à sa
suite, tous les autres supérieurs et directeurs
connaîtront les difficiles adaptations scolaires de
l'après-guerre, la démocratisation de l'Enseignement et
la poussée démographique des années 1950,
l'application de la loi Debré qui bouleverse les rapports de
nos établissements catholiques avec l'Etat, la diminution des
vocations sacerdotales qui donne aux laïques baptisés des
responsabilités ecclésiales extraordinaires
définies par Vatican II, la disparition progressive des
prêtres à l'Institution, l'arrivée de Directeurs
qui n'étaient plus prêtres, la mise en place de la
mixité.
Qu'elle aventure à travers laquelle " l'esprit " demeure ! On
tâtonne parfois, on échoue souvent, on repart toujours
parce que l'Institution veut rester au service des jeunes, non pour
les fixer dans un passé, mais pour leur ouvrir l'avenir afin
qu'ils y jouent leur rôle d'hommes et de chrétiens.
Tout cela ne se réalise pas sans peine. D'isolé qu'il
était, JOIN-LAMBERT fait maintenant partie d'un ensemble
diocésain, essayant de vivre l'harmonie avec les autres
établissements catholiques qu'il côtoie.
Il faut s'ouvrir à de nouveaux élèves, qui ne
sont plus uniquement des familles bourgeoises d'antan, les
élèves plus nombreux, sont d'avantage externes. Ils ne
sont pas tous, à l'image de leur famille, demandeur
d'Evangile. Cependant, l'Institution demeure fidèle à
ses origines : on a modifié les structures, on a changé
les habitudes ; comme le disait Monseigneur Pailler, Archevêque
de Rouen en 1976, lors de la nomination de Christian Cabot, premier
Directeur laïc : "Dans cette désignation, c'est toute la
communauté éducative qui s'engage à faire en
sorte que, sous cette Direction nouvelle, la même tâche,
le même service d'Eglise soient assurés et que, avec des
modalités qui seront, bien sûr, différentes, il y
ait cette même vocation de l'Ecole catholique dans cette ville
de Rouen qui se poursuive"
JOIN-LAMBERT évolue
JOIN-LAMBERT continue