L'ouverture d'un pensionnat à BONSECOURS en 1843

Le cardinal prince de Croÿ, alors archevêque de Rouen, ne put que se réjouir lorsqu'en 1840, il reçut dans son diocèse, un jeune prêtre de la qualité de l'abbé Join-Lambert. Il le nomma non loin de lui, vicaire à Saint-Ouen-de-Rouen.
L'abbé Juste, grand vicaire du cardinal alors fort âgé et qui " menait toutes les affaires " songea bien vite à faire appel à son concours pour développer l'enseignement secondaire libre dans le diocèse. On rappellera que, sous la Monarchie de Juillet, les collèges royaux bénéficiaient d'un monopole dans les villes où ils étaient établis; ailleurs, l'enseignement libre n'était possible que sous des conditions restrictives. C'est ainsi qu'avait pu être fondée à Yvetot quelques années plus tôt, une institution ecclésiastique, dirigée par l'abbé Xavier Labbé, où enseignait précisément un autre polytechnicien, l'abbé Robert, qui avait servi quelques temps dans le Génie maritime.
Des opportunités se présentèrent à Bonsecours près de Rouen, c'est-à-dire en dehors du territoire urbain interdit à l'enseignement libre : des locaux disponibles dans une maison récemment construite pour l'accueil des prêtres âgés et encore presque inoccupée, la proximité de la prestigieuse basilique alors toute neuve et la présence d'un curé entreprenant, l'abbé Godefroy, qui, après avoir fait construire la basilique cherchait à valoriser sa paroisse par la création d'une école de renom.