Le cardinal prince de Croÿ, alors
archevêque de Rouen, ne put que se réjouir lorsqu'en
1840, il reçut dans son diocèse, un jeune prêtre
de la qualité de l'abbé Join-Lambert. Il le nomma non
loin de lui, vicaire à Saint-Ouen-de-Rouen.
L'abbé Juste, grand vicaire du cardinal alors fort
âgé et qui " menait toutes les affaires " songea bien
vite à faire appel à son concours pour
développer l'enseignement secondaire libre dans le
diocèse. On rappellera que, sous la Monarchie de Juillet, les
collèges royaux bénéficiaient d'un monopole dans
les villes où ils étaient établis; ailleurs,
l'enseignement libre n'était possible que sous des conditions
restrictives. C'est ainsi qu'avait pu être fondée
à Yvetot quelques années plus tôt, une
institution ecclésiastique, dirigée par l'abbé
Xavier Labbé, où enseignait précisément
un autre polytechnicien, l'abbé Robert, qui avait servi
quelques temps dans le Génie maritime.
Des opportunités se présentèrent à
Bonsecours près de Rouen, c'est-à-dire en dehors du
territoire urbain interdit à l'enseignement libre : des locaux
disponibles dans une maison récemment construite pour
l'accueil des prêtres âgés et encore presque
inoccupée, la proximité de la prestigieuse basilique
alors toute neuve et la présence d'un curé
entreprenant, l'abbé Godefroy, qui, après avoir fait
construire la basilique cherchait à valoriser sa paroisse par
la création d'une école de renom.