La qualité des offices
religieux exigeait l'accompagnement d'un orgue ; dès 1902
celui-ci fut commandé au célèbre facteur
Cavaillé-Coll et inauguré en grande
cérémonie le 22 novembre 1902, jour de la fête
Sainte Cécile.
Les Souvenirs de Mgr Lecur, publiés par Pierre
Aubé, rapportent le récit de cette inauguration :
"La neige a cessé de tomber ; le soleil brille vers midi et
met de la joie dans le cur des enfants. C'est aujourd'hui la
bénédiction et l'inauguration de l'orgue.
A quatre heures, Monseigneur l'Archevêque arrive et est
reçu par le personnel de la maison (
). Monseigneur s'est
paré de son costume de chur, accompagné de M.
Lemonnier, vicaire général et de M. Flavigny, s'avance
sous un dais que précéderas notre jeune troupe
angélique, pendant qu'on chante le Benedictus.
(
) Sa Grandeur s'avance au milieu d'une foule pressée
(environ cinq cents invités et deux cents enfants) et
procède à la bénédiction selon la formule
du rituel. Puis elle gagne son trône pendant que M. Dallier,
organiste de Saint-Eustache exécute le premier numéro
du programme de cette fête musicale.
(
) Après le Salut, Monseigneur remercie les enfants et
leur accorde de partir en congé jusqu'au lundi, entre une et
deux heures.
(
) A six heures et quart, dîner. Monseigneur
répond au petit toast que je lui adresse il le fait avec un
abandon et une simplicité qui charme tout le monde : il ne
dissimule pas les dangers qui nous menacent ; mais "ce qui est
violent ne dure pas", dit-il".
Cette formule apporte un témoignage de plus de l'optimisme de
Mgr Fuzet, archevêque de Rouen, aux approches de la loi de
séparation, optimisme qui laissait beaucoup de ces
diocésains dans la perplexité