Si l'année 1900 représente une
charnière dans le cycle des siècles, elle marque aussi
un nouveau point de départ pour l'institution. En 1900, ce fut
d'abord la démission de l'abbé Flavigny,
remplacé par l'abbé Paul Lecoeur. Mais cette même
année fut aussi celle de la fermeture des classes de
Bois-Guillaume et de leur regroupement 39 rue de l'Avalasse; aux 5
hectares de Bois-Guillaume succédait un espace enclavé
auquel une série d'acquisitions immobilières allait
heureusement donner peu à peu une configuration
convenable.
Plus d'un ancien dut être consterné de ce transfert.
Mais ne découlait il pas de l'assouplissement des lois et de
l'évolution des murs? Les interdits de
l'Université avaient en leur temps, dicté le choix de
Boius-Guillaume, mais les ouverture de la loi Falloux de 1850 ne le
justifiait plus. Par ailleurs, les familles répugnaient de
plus en plus à mettre leurs enfants pensionnaires, soit
à cause du coût de la pension, soit en raison d'une
préférence croissante pour l'éducation
familiale.
L'abbé Leplay l'avait déjà compris en 1859,
lorsqu'il ouvrit pour les petits une succursale rue d'Ernemont
à Rouen; cette succursale fut transféré en 1882
rue de l'Avalasse, dans des locaux aujourd'hui disparus et
réunit des effectifs toujours croissants. Pendant ce temps
là Bois-Guillaume, qui souffrait d'une désaffection,
avait essayé de s'adapter en acceptant des demi-pensionnaires;
pour les transporter, il fallut affréter plusieurs omnibus
à chevaux qui faisaient la navette au départ de la
place Beauvoisine; le pittoresque n'y manquait pas. Mais
l'abbé Flavigny compris vite que cette dualité
d'établissement était coûteuse et non
rationnelle.
La fermeture de Bois-Guillaume fut alors programmée pour 1900
; on constitua en 1899, la société anonyme de
l'Institution Join-Lambert, au capital de 460 000 francs, qui prit en
charge la construction de 2 grands bâtiments sur le site de la
Rue de l'Avalasse, où la rentrée de tous les
élèves put être assurée en Octobre
1900.